Comment le portrait langagier de mon enfant influence son apprentissage de la langue française
Par Sarah Bernard-Litalien
Orthopédagogue à la Clinique d’orthopédagogie Myriam Gagnon
Dans un premier temps, voici un portrait langagier qui permet de démystifier les nombreux termes utilisés.
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- Langue maternelle : Il s’agit de la première langue apprise par l’enfant dans son environnement avant l’âge de trois ans. Il arrive à parler cette langue naturellement, et ce, sans hésitation.
- Langue première : Dans la majorité des cas, la langue première d’une personne peut être sa langue maternelle. Néanmoins, cette langue se développe à l’aide de l’utilisation récurrente de celle-ci dans divers contextes de la vie courante. Elle n’est pas nécessairement innée comme la langue maternelle.
- Langue secondaire : Les langues apprises par l’enfant après l’âge de trois ans peuvent être considérées comme des langues secondes. Cette ou ces langue(s) sont généralement moins utilisées par un individu. À noter que cette ou ces langue(s) peuvent devenir de(s) langue(s) première(s) si elles sont utilisées plus fréquemment que la langue première en question.
- Langue d’origine : Cette langue est celle transmise par les membres qui partagent le même environnement que l’enfant. Celle-ci n’est pas nécessairement parlée par l’individu.
- Langue scolarisation : Langue (s) dans laquelle l’éducation est offerte.
Les langues d’un individu se développent ensemble :
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- L’apprentissage d’une langue seconde est grandement facilité lorsqu’une personne réinvestit ses compétences propres à sa langue maternelle. Ce réinvestissement de connaissances est une stratégie appelée le transfert.
- En plus de favoriser le développement d’une langue seconde, l’utilisation de cette stratégie a également des effets positifs sur le développement de la langue maternelle d’une personne, car celle-ci sera amenée à réfléchir sur sa langue.
- À noter: le niveau de compétences d’une personne dans sa propre langue maternelle peut grandement influencer l’apprentissage d’une deuxième langue. Si l’enfant rencontre déjà diverses difficultés dans sa langue maternelle, il est possible que celui-ci rencontre également des difficultés dans sa langue seconde.
- C’est pourquoi il est important de prendre en considération le portrait langagier de l’enfant et de vérifier si les défis rencontrés par celui-ci sont également présents dans sa propre langue.
- Interdire à l’enfant d’utiliser sa langue maternelle pour apprendre une nouvelle langue à des effets néfastes sur son développement, car il ne peut se fier à aucun référent.
Conseils pour stimuler l’apprentissage de la langue seconde :
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- Lire à deux est une bonne manière de développer divers acquis liés à la langue seconde de l’enfant. La lecture permettra également à l’enfant de créer des référents oraux et mentaux qui pourront être réutilisés dans divers contextes.
- Afin de développer le vocabulaire, il est important de répéter les propos de votre enfant. Par exemple, s’il commet une erreur oralement, il est important de répéter ces mots en utilisant les termes adéquats.
- Comme mentionné plus haut, la lecture est un bon moyen pour favoriser l’apprentissage d’une langue. Néanmoins, il importe que le livre sélectionné cible les intérêts spécifiques de l’enfant. Ainsi, il sera plus stimulé et plus engagé dans la tâche.
- Utiliser des albums jeunesse peut également aider l’enfant à développer certains acquis dans la langue seconde. Grâce aux images, il est possible de travailler les mots nouveaux en amenant l’enfant à se créer divers référents mentaux.
Sources :
Stern, H.H.Raymond, A. Leblanc, Paul Laurendeau. (2006, 7 février). Enseignement des langues secondes. L’encyclopédie canadienne. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/enseignement-des-langues-secondes
Cummins, J. (2001). La langue maternelle des enfants bilingues. Qu’est-ce qui est important dans leurs études? No19. file:///Users/sarahbernard/Downloads/cummins-2001-langue-maternelle-des-enfants-bilingues.pdf